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     308 GTi 2020 – La Peugeot Sportive  

     Essai Peugeot 308 GTI 263 ch (2019)

Après quelques mois de retrait du catalogue pour une mise aux normes européennes, la Peugeot 308 GTi signée Peugeot Sport est de retour sur les routes. Trop impatients de la retrouver, nous en avons déjà repris le volant : quels sont les changements, les améliorations ? On vous dit tout !

La plus sportive des Peugeot 308 n’a pas encore dit son dernier mot : face à une concurrence féroce mettant en avant leurs records de piste, la Lionne affiche l’expertise de sa branche compétition Peugeot Sport, tout en revendiquant une certaine polyvalence. Un mariage entre passion et raison qui continue de marcher et qui pourrait bien en charmer plus d’un.

Pour s’en convaincre, nous avons emmené l’héritière des Peugeot 309 GTI sur son terrain de jeu favori. La sportive joue la carte du « revival » nostalgique des belles années GTI, tout en s’octroyant une personnalité à part entière grâce à un moteur prévu pour l’exercice, et un châssis revu. Dans ce cru 2019, la 308 GTi bénéficie d’un bloc plus propre, pour s’amuser sans culpabiliser : en route !

Visuellement, la version renommée 1.6 PureTech 263 ne change pas d’un iota par rapport à un modèle 1.6 THP 270. Souvent boudée par les journalistes qui lui préfèrent les très distinctives « Coupes Franches » bicolores, notre choix se porte donc sur une sobre teinte Gris Artense, qui est rehaussée d’une lèvre rouge sur la partie inférieure du bouclier avant. Cette bande est en réalité un pelliculage sensible aux projections de cailloux, et nous ne pouvons que conseiller à l’acheteur de prévoir un lot d’autocollants de rechange.

La caisse, rabaissée de 11 mm, est toujours assise sur quatre jantes Carbone de 19 pouces au style Reverse. Leur traitement biton laisse apparaître le système de freinage, et notamment ses disques avant de 380 mm de diamètre pincés par des étriers quatre pistons, teintés en rouge et siglés Peugeot Sport.

A l’arrière, la double canule d’échappement dynamise visuellement le train arrière et ses épaulements d’ailes. La 308 GTi by Peugeot Sport évoque son pedigree sans sombrer dans l’ostentatoire, et c’est plutôt de bon augure pour pouvoir s’amuser dans une relative discrétion.

Car la 308 GTi by Peugeot Sport est faite avant tout pour prendre du plaisir : à l’intérieur, les sièges baquets mettent dans l’ambiance. Ils enveloppent correctement les passagers avant, et disposent d’une fonction massante qui peut s’avérer utile au vu de l’amortissement plutôt raide.

Passée par la case des ateliers de préparation Peugeot Sport, la 308 GTi a gagné une fougue et un tempérament qui se ressentent dans les moindres détails : le volant est équipé d’une bague de point milieu, les seuils de porte sont badgés GTi et signés par la branche compétition du constructeur, et le pommeau de vitesses hérite d’un insert rouge qui en dit long sur les prétentions du véhicule.

Nous avons pu comparer notre ressenti avec l’ancienne version de 270 chevaux, et si l’on peut déplorer la perte théorique de 7 chevaux sur la fiche technique, on peut aussi relativiser en remarquant que le couple atteint désormais 340 Nm. Mais ce ne sont que des chiffres, et c’est avant tout une histoire de ressenti qu’une affaire de nombres.

La 308 GTi se montre toujours aussi volontaire : ses rapports courts lui permettent de faire de belles accélérations, soutenues par un turbo twinscroll plutôt volontaire, et il suffit de lâcher la pédale d’accélérateur pour entendre sa décharge. C’est peut-être sur ce point où nous avons été le plus délicatement surpris : la 308 GTi équipée du bloc 1.6 PureTech 263 semble avoir perdu la linéarité de son aïeule 1.6 THP 270 au profit d’une sportivité plus marquée. Il semblerait aussi que la nouvelle conception de l’échappement permette de gagner en sonorité : c’est aussi un bon point.

En conduite soutenue, l’arrière est verrouillé sur ses positions, tandis que le train avant passe sans sourciller, avec une reprise de gaz qui peut se faire très tôt grâce au différentiel mécanique Torsen. Que les inquiets de la traction pure soient rassurés : les sensations sont bien au rendez-vous, grâce à une motricité bien dosée et un châssis EMP2 particulièrement bien préparé à cet exercice de gymnastique sur bitume. On enclenche facilement les rapports grâce au pommeau alu que l’on a bien en main, et le volant du fameux Peugeot i-Cockpit remonte bien les informations de la route, ce qui nous donne un ressenti de pilote chevronné : les gros freins évitent les surprises, tandis que l’ESP permissif rattrape les écarts de conduite, qui disparaissent au fur et à mesure de notre parcours : on apprend vite à jauger ses propres limites !

Dans les phases plus stabilisées, on apprécie le silence de roulement de la Peugeot 308 GTi ainsi que les aides à la conduite : le régulateur de vitesse (non adaptatif) et l’assistant de franchissement involontaire de ligne soulagent le pilote dans les phases plus monotones. Cependant, on regrette que la sixième vitesse ne soit pas plus longue afin de pouvoir aborder sereinement les sections autoroutières, où l’on n’a pas besoin d’un régime moteur aussi fort. C’est peut-être le seul grief que l’on peut faire à la berline sportive, qui met pourtant un point d’honneur à se vouloir polyvalente.

Avec son attirail de compétition, la 308 GTi by Peugeot Sport est une redoutable compacte polyvalente. Elle assure dans toutes les situations grâce à un éventail d’aides à la conduite, et à un gabarit convenable. Son charisme lui permet de satisfaire tous ceux qui ont envie d’avoir une voiture communicante. Il ne lui manquerait qu’une boîte automatique pour contenter les adeptes des palettes au volant.

En définitive, les normes environnementales se corsent, mais les sensations restent : la 308 GTi n’a pas perdu son âme en vendant quelques chevaux pour une dénomination de moteur faisant écho aux trois cylindres turbo du cœur de gamme. Bien au contraire, elle abrite toujours un quatre cylindres forgé avec un ensemble bielles-pistons provenant du motoriste Mahle, gage de qualité et de robustesse.

Il s’agit de la dernière sportive Peugeot équipée d’un moteur thermique simple, les prochaines devant embarquer une motorisation hybride Plug-in : il est peut-être temps de craquer avant qu’il ne soit trop tard !